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ufr:musee:dates:1960

Les curiosités des années 1960

Cartes perforées

Les cartes perforées sont l'une des premières formes de support de stockage et de traitement de données utilisées dans le domaine de l'informatique. Elles ont joué un rôle crucial dans les premiers systèmes informatiques mécaniques et électromécaniques.

Initialement inventée en 1725 par Basile Bouchon pour automatiser l’introduction des motifs et des couleurs dans les métiers à tisser, la carte perforée a fait son apparition dans le domaine informatique en 1890 grâce à Herman Hollerith, lors du recensement américain. Le format plus courant est le format 80 colonnes qui a été breveté par IBM en 1928 : chaque colonne de trous représente une caractéristique spécifique, telle qu'un caractère alphabétique, un nombre ou une instruction pour un programme.

Avec le développement des bandes magnétiques dans les années 1970, les cartes perforées ont progressivement été remplacées. Cependant, il faudra attendre les années 1980 pour que les cartes perforées soient entièrement remplacées par les disques durs et les bandes magnétiques. En effet, c'est à cette période que ces derniers sont devenus beaucoup plus abordables et plus avantageux que les cartes perforées, grâce à leur capacité de traitement beaucoup plus rapide et des méthodes d'entrée de données plus souples, rendant les cartes perforées obsolètes.

Les cartes perforées étaient encore utilisées en France pour les péages d'autoroutes en 1980. Aux États-Unis, il y avait encore des machines à voter utilisant des cartes perforées à l'élection présidentielle de 2000.


Disques Durs

Un disque dur est composé de plusieurs plateaux magnétiques montés sur un axe central. Chaque plateau possède deux surfaces magnétiques où les données sont stockées. Au-dessus de chaque surface se trouve une tête de lecture/écriture (TLE) montée sur un bras mobile. Les TLE lisent et écrivent les données en générant un champ magnétique pour changer l'orientation magnétique des grains sur le plateau. Les pistes concentriques sur chaque surface du plateau stockent les données, divisées en secteurs de base de 512 octets. Lorsqu'on souhaite accéder aux données, le bras déplace les TLE vers la piste appropriée pour la lecture ou l'écriture. Les disques durs utilisent ce processus pour stocker et récupérer les données rapidement et efficacement.

L'histoire des disques durs remonte aux années 1950, lorsque les premières recherches sur le stockage magnétique ont été entreprises par plusieurs entreprises, dont IBM. En 1956, IBM a commercialisé le RAMAC 305, considéré comme le premier disque dur de l'histoire. Il était constitué de 50 plateaux magnétiques rotatifs de 24 pouces de diamètre et pouvait stocker jusqu'à 5 mégaoctets (Mo) de données, un exploit technologique remarquable à l'époque.

Au fil des décennies, les disques durs ont connu une évolution constante en termes de capacité, de taille et de performances. Dans les années 1960 et 1970, les disques durs étaient volumineux et coûteux, principalement utilisés dans les grands systèmes informatiques et les centres de données.

Au cours des années 1980, les disques durs ont commencé à être utilisés dans les ordinateurs personnels, ce qui les a rendus plus accessibles aux utilisateurs individuels. Les capacités de stockage ont progressivement augmenté pour atteindre des mégaoctets, puis des gigaoctets dans les années 1990.

Au tournant du siècle, les disques durs ont continué à évoluer rapidement, avec des capacités de stockage qui ont atteint des téraoctets. Les disques durs sont devenus plus petits, plus rapides et moins chers, ce qui les a rendus omniprésents dans les ordinateurs portables, les ordinateurs de bureau, les serveurs et autres dispositifs de stockage.

Cependant, avec l'avènement des technologies de mémoire flash, tels que les SSD (Solid State Drive), les disques durs ont commencé à faire face à une concurrence sérieuse. Les SSD offrent des performances plus rapides, une consommation d'énergie réduite et une plus grande durabilité, ce qui les rend idéaux pour les appareils mobiles et les ordinateurs haut de gamme.

Malgré cela, les disques durs continuent d'être largement utilisés dans de nombreux domaines, notamment le stockage de données à grande échelle, les centres de données, la surveillance vidéo, les systèmes de sauvegarde, etc. En raison de leur coût par gigaoctet inférieur et de leur capacité de stockage élevée, les disques durs restent une solution privilégiée pour le stockage à grande échelle et les applications nécessitant des capacités de stockage massives.


Mémoire à Tores Magnétiques

La mémoire à tores magnétiques, également connue sous le nom de mémoire à tores de ferrite, est une forme de mémoire magnétique utilisée dans les premiers systèmes informatiques et constituait alors leur mémoire centrale. Elle a été développée en 1955 et était couramment utilisée jusqu'au développement de mémoires à semi-conducteurs plus rapides et plus compactes en 1975.

Il y avait souvent plusieurs grilles de tores de ferrite (petits anneaux en matériau magnétique (la ferrite), organisés en matrice) superposée. Par exemple trois grilles superposée de notre modèle avait une capacité de 2 Ko. Chaque tore de ferrite stockait un bit. Leur valeur (0 ou 1) était déterminée par le sens du champ magnétique, initialement défini grâce aux fils électriques traversant les anneaux aimantés. Leur valeur peut être modifiée en changeant la variation du champ.

La lecture est effectuée en envoyant de nouveau un courant de lecture dans l'un des fils, ce qui permet de détecter la magnétisation actuelle du tore. Selon l'état du tore, ce courant va inverser le champ magnétique dans le tore ou pas. On mesure alors ce changement afin de connaître la valeur initiale. Cette lecture du contenu du tore est destructrice. Elle remet le contenu à zéro, ce qui nécessite de réécrire le contenu antérieur du tore pour rétablir sa valeur.

Elle est utilisée jusqu’en 1986 dans la navette spatiale américaine Challenger, du fait de sa robustesse vis-à-vis des rayonnements.


Télétype Modèle 33

Le Télétype Model 33 est un téléimprimeur électromécanique conçu pour des travaux de bureautique. Il était moins cher que les machines précédentes de Teletype Corporation et a été conçu pour tenir dans de petits espaces et fonctionner environ deux heures par jour. Sa vitesse maximale de 10 caractères par seconde et le bruit qu'il produisait rendait son utilisations désagréable dans des environnements calmes.

Teletype a conçu ce modèle à l'origine pour la marine américaine et l'a commercialisé en 1963. Il existe trois versions du modèle 33 : l'ASR (Automatic Send and Receive), le KRS (Keyboard Receive and Send), qui ne dispose pas du lecteur de bande papier et de la perforatrice de l'ASR et le RO (Receive Only), qui n'a ni lecteur de bande papier, ni perforatrice, ni clavier. Le modèle 33 a été l'un des premiers produits à utiliser le code ASCII majuscule sur sept bits et a été largement utilisé avec les premiers mini-ordinateurs en raison de sa compatibilité et de son prix abordable.

ufr/musee/dates/1960.txt · Dernière modification : 2023/06/23 15:17 de kgarnier